Inquisizione spagnola: caratteri originali e strutture

Dizionario di eretici, dissidenti e inquisitori nel mondo mediterraneo
Edizioni CLORI | Firenze | ISBN 978-8894241600 | DOI 10.5281/zenodo.1309444


L'Inquisition espagnole : Les caractères originaux et les structures
par Jean Pierre Dedieu

"L'inquisition espagnole" fut fondée par le pape en 1478 (bulle Exigit sincerae devotionis affectus) à la demande de Ferdinand, roi d'Aragon et de son épouse Isabelle de Castille. Si elle reprend un droit spécifique et des formes d'action semblables à celles de l'inquisition médiévale, elle n'en reste pas moins une institution profondément nouvelle, au point qu'elle créa un modèle qui fut repris par le Portugal et, dans une certaine mesure, par l'inquisition romaine rénovée.

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Les caractères originaux

En premier lieu, l'Inquisition espagnole ne fut pas créée dans le cadre d'une circonscription ecclésiastique, ni même d'un royaume, mais dans l'ensemble des royaumes que possédaient en 1478 les souverains concernés: Sicile, Sardaigne, Catalogne, Valence, Aragon, Castille et Léon. Elle est d'emblée posée comme coextensive aux territoires placés sous l'autorité du couple royal. Comme telle elle sera étendue aux territoires qu'eux-mêmes et leurs successeurs acquéront, dans la mesure où les contrées concernées toléreront son institution: la Navarre, Grenade, les Indes acceptérent; Naples, Milan et les Pays Bas refusèrent.
Cette inquisition est placée d'abord sous l'autorité d'un collège unique d'inquisiteurs généraux; puis sous celle d'un inquisiteur général unique, qui acquiert rapidement un pouvoir tel et une telle autonomie par rapport à Rome, qu'il introduit un filtre très fort entre l'institution inquisitoriale et les instances romaines. C'est dans la force, la permanence et l'autonomie de cet inquisiteur général par rapport au pape que réside la deuxième nouveauté. Il est, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, le seul à exercer une autorité sur l'ensemble des territoire des Couronnes de Castille et d'Aragon en vertu d'un titre unique. Même le roi n'est pas dans ce cas, car il est lui indépendamment roi de Castille, d'Aragon, de Valence, de Majorque et prince de Barcelone, et doit jurer indépendamment dans chacun de ces territoires le respect des liberté du royaume pour être reconnu indépendamment par chacun d'eux.
Troisième nouveauté, la force de l'inquisiteur général vient de ce que, s'il tient ses pouvoirs du pape, dont il est le délégué, il est désigné par le souverain. Il combine d'une part la juridiction universelle de l'Eglise en matière spirituelle, ce qui lui permet de transcender les frontières des royaumes; d'autre part l'autorité politique du roi qui met à son service les moyens de l'administration royale. Ce versant politique fut encore renforcé par l'interprétation que Ferdinand et Isabelle, comme leurs successeurs, donnèrent à la bulle de 1478. Ils considérèrent en premier lieu que leur inquisition avait le monopole de l'action inquisitoriale dans les territoires mentionnés: les juridictions épiscopales virent en la matière leur place progressivement réduite; les anciens tribunaux inquisitoriaux pontificaux actifs dans les royaumes de la Couronne d'Aragon furent plus brutalement abolis entre 1481 et 1488. Les souverains traitèrent en second lieu les tribunaux inquisitoriaux de district auxquels l'inquisiteur général, pour des raisons pratiques, était obligé de subdéléguer ses pouvoirs, comme de simples succursales dénuées d'autonomie et ils renforcèrent, autant qu'il se pouvait dans les conditions de l'époque, la centralisation, le contrôle et l'uniformité bureaucratique au sein de l'appareil inquisitorial, à partir d'un centre qu'ils contrôlaient eux-mêmes. Ils emprisonnèrent en troisième lieu l'inquisiteur général au sein d'un Conseil (la Suprema) dont il nommait officiellement les membres, mais sur désignation royale. Ils défendirent enfin avec énergie son autonomie par rapport à Rome, sans jamais renier le principe de la subordination, mais en le vidant progressivement d'une bonne part de son contenu. Le souverain domestiquait ainsi à des fins politiques l'énorme potentiel que représentait la juridiction ecclésiastique.
En un mot, par l'Inquisition, le souverain donnait pour la première fois, et jusqu'à la fin du XVIIe siècle sous ce seul aspect, un contenu unitaire à l'ensemble de royaumes indépendants qu'il avait regroupé sous son autorité par simple union personnelle. Par l'inquisition et par elle seule, le terme de "roi d'Espagne" utilisé pour le désigner ne signifiait pas seulement "le roi dont la capitale est en Espagne", mais désignait un pouvoir effectif sur l'ensemble géographique dénoté par ce nom. On comprend mieux, dans ces conditions comment la brève rupture dynastique de 1507-1517 provoqua la rupture de l'inquisition espagnole en deux organismes, l'un pour l'Aragon, l'autre pour la Castille, et le retour à l'unité politique la réconstitution de l'unité inquisitoriale. On comprend aussi l'extrême sensibilité des royaumes face au tribunal, qui se traduisit par de longues protestations des cortes de la Couronne d'Aragon. La disparition de l'inquisition enfin s'éclaire d'un jour nouveau. Lorsque la Monarchie, par la fusion des Couronnes d'Aragon et de Castille sous Philippe V, par la construction d'une administration royale unique, eut bâti d'autres éléments d'unité, qui faisaient l'économie du moteur ecclésiastique, l'Inquisition jadis un appui devint pour elle un danger. Elle introduisait en effet au sein du royaume un acteur indépendant, le pape, dont on n'avait maintenant que faire.

Organisation et structures

Le Conseil suprême de l'Inquisition

Voir : Suprema ; Inquisiteur général (Espagne)

Les districts et leurs réseaux territoriaux

L'inquisition espagnole (comme la portugaise) est territorialement organisées sur la base de "districts" stables qui constituent des entités administratives propres à l'institution inquisitoriale. Elles se distinguent en cela de l'inquisition romaine et des inquisitions médiévales, dont l'organisation était généralement plus fluide. Il faut voir dans cet état de fait une conséquence de l'étroite alliance entre l'Eglise et le pouvoir monarchique dont l'inquisition fut le lieu en ces pays.

Après une période de fluctuations particulièrement nettes, les districts de l'Inquisition espagnole se stabilisèrent rapidement: leur carte était presque définitive en 1526. La liste, après leur stabilisation, en est la suivante (entre paranthèses: le chef-lieu définitif et la date de fondation, dates multiples en cas de d'interruption).

Le Conseil de l'inquisition gérait ces districts par l'intermédiaire du secrétariat de Castille :

Le Conseil de l'inquisition gérait ces tribunaux par l'intermédiaire du secrétariat d'Aragon :

Les Philipinnes relevaient de México.

La taille des districts était très variable, de quelques kilomètres carrés (Madrid) à plusieurs millions (Lima, México), en passant par les 90 000 de Valladolid, les 30 000 de Barcelone, Galice ou Valence, les 25 000 de Sicile ou de Sardaigne. Ils furent constitués à l'origine sur la base des évêchés, conformément à la pratique médiévale et à la logique ecclésiastique qui sout-tendait l'institution inquisitoriale. Dès la première moitié du XVIe siècle cependant, l'inquisition espagnole se dégagea cependant du moule diocésain pour générer une division propre, fondée sur la facilité d'accès depuis la capitale, selon une logique qui ne s'imposera que tardivement dans les administrations séculières.
Chaque tribunal de district se voyait affecter par l'inquisiteur général et le Conseil de l'inquisition un certain nombre de postes d'inquisiteurs, de greffiers et de petit personnel. Il constituait une unité financière dotée de ressources propres et censé s'autofinancer tant pour les salaires que pour les frais généraux: les transferts de fonds entre districts relevaient obligatoirement d'une décision de l'inquisiteur général. On remarquera à ce propos qu'au XVIIe et au XVIIIe siècles, les problèmes financiers de l'inquisition espagnole se firent sentir de façon différente selon les districts: certains connurent de grosses difficultés, alors que d'autres conservaient de l'aisance. On prit alors l'habitude de rattacher administrativement les inquisiteurs affectés aux districts les plus pauvres à des districts riches, qui leur versaient le salaire, pratique qui ne laisse pas de poser des problèmes dans l'interprétation de la documentation.
Le siège n'accueillait qu'un petit noyau d'agents: entre quinze et trente personnes en comptant le personnel subalterne, parfois à temps partiel, dont deux ou trois juges, au maximum quatre, et un procureur fiscal. Il était organisé en au moins deux sections: le tribunal de la foi et le tribunal des biens confisqué, chargé de trancher les conflits suscités par les confiscations. Son action était relayée par un réseau territorial de commissaires, de notaires du district et de familiers. Contrairement à ce qu'a longtemps affirmé l'historiographie, le poids du tribunal sur son district était relativement léger, mesuré du moins en termes quantitatifs, les taux de poursuite et de dénonciation très largement inférieurs à ceux de la justice civile. Les inquisiteurs, en un mot, eurent peu de prise directe sur le territoire confié à leurs soins. A deux réserves prés: d'une part lorsqu'ils concentraient leur attention sur un endroit ou un groupe précis ils s'avéraient capables d'introduire des perturbations radicales dans le fonctionnement de la société locale; d'autre part en agissant indirectement par l'intermédiaire et en collaboration avec le clergé paroissial et les élites locales de pouvoir ils arrivèrent sans doute à introduire des modification substantielles dans les attitudes et les comportements dans de vastes régions.
Les inquisiteurs de district instruisaient et jugeaient seuls, en principe, les procès, à leur inititative et sous réserve du contrôle a posteriori du Conseil ou d'évocation de l'affaire par l'inquisiteur général. Ils choisissaient et nommaient familiers, notaires de district et commissaires, ainsi que le petit personnel technique. Les inquisiteurs, procureurs fiscaux, greffiers, huissiers, consulteurs, qualificateurs, alguacils du siège et du district, étaient nommés, eux, par le Conseil et l'inquisiteur général.
Le contrôle des instances centrales sur les tribunaux de district s'exercait par le choix des hommes; par la promulgation d'instructions spécifiques, plus contraignantes que le le droit inquisitorial général (les Instructions de l'inquistion espagnole, les Regimentos de l'inquisition portugaise); par une correspondance constante et d'efficacité variable selon la distance; par l'examen a posteriori des procès de foi, soit sur recours des accusés ou de leur famille, soit par le biai des "relations de cause" que les tribunaux de l'inquisition d'Espagne envoyaient annuellement aux Conseil, soit de façon systèmatique en cas de sentence de mort ou de mise à la question; par l'envoi de "visiteurs" enfin, chargés d'inspecter le tribunal.
Ce contrôle se fit plus pesant avec le temps. Toujours les affaires mettant en jeu l'orientation générale de l'institution inquisitoriale échappèrent aux tribunaux de district: en Espagne, les procès de Carranza, ceux des grands hébraïstes de Salamanque ou du Maître de Montesa dans la seconde moitié du XVIe siècle, celui de l'abbé de Valladolid quelques années auparavant, les procès antijudaïques du milieu du XVIIe siècle, furent en fait directement pilotés par le Conseil de l'inquisition, qui en distribuait l'exécution entre un ou plusieurs tribunaux de district privés en la matière de toute initiative. Le contrôle des livres leur échappa de tout temps et toujours fit l'objet d'un traitement au niveau des services centraux Au XVIIIe siècle cette tutelle se fit plus pesante. Au Portugal, les réformes de Pombal otèrent aux inquisition de district toute indépendance. En Espagne toutes les sentences en matière de foi furent désormais rendues par le Conseil, auquel le tribunal de district transmettait les informations nécessaires et le cas échéant le dossier. Cette évolution correspondait sans doute à une nouvelle pratique inquisitoriale, plus informelle, semblable à celle de l'inquisition "capillaire" décrite pour l'Italie. Elle correspondait aussi à la stratégie maintenant défensive d'un tribunal qui perdait ses appuis politiques et sociaux et qui tentait, par un contrôle toujours plus rigide de son personnel d'éviter de donner prise au scandale.
Il n'en reste pas moins que les districts conservèrent toujours une autonomie et une spécificité considérable. Cela tenait à la variabilité des conditions locales, à l'éloignement et au fait que, servant de relais principaux pour l'enracinement social de l'institution inquisitoriale, les inquisiteurs de district avaient pour obligation de mener à l'égard des autorités locales une politique relationnelle aussi intense qu'impossible à controler depuis le centre.

Les inquisiteurs de district

Les inquisiteurs en charge des districts furent la cheville ouvrière de l'inquisition espagnole, au moins jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Ils perdirent de leur importance par la suite, lorsque le repli du système et l'évolution de ses stratégies concentra l'activité au sein de ses instances centrales.
Sauf très rares exceptions dans les premières années, ils étaient prêtres séculiers. Ils avaient tous une formation universitaire, identique à celle des juges des cours civiles supérieures: licence en droit canon, souvent aussi en droit civil, rarement en théologie. Souvent, ils avaient enseigné. De fait, jusque vers la trentaine, ils ignoraient s'ils feraient carrière dans la justice civile, l'administration épiscopale ou l'inquisition. L'occasion, plus que le choix délibéré, semble avoir décidé de leur destin. Ils étaient nommés et promus par l'inquisiteur général, dont ils étaient les subdélégués, sur proposition du Conseil de l'inquisition. Le roi était préalablement consulté par l'intermédiaire de son confesseur, membre du Conseil. Comme dans toutes les nominations à l'époque, les recommandations et les appuis extérieurs jouaient à plein. Les inquisiteurs généraux en particulier utilisèrent massivement leur pouvoir pour placer des membres de leur famille et de leur clientèle.
Une fois inquisiteurs, ils faisaient carrière, et cette carrière semble avoir été leur principale préoccupation. Elle embrassait généralement l'essentiel de leur vie professionnelle après leur entrée dans l'inquisition. Ils passaient d'un tribunal à l'autre, dans un cursus honorum très semblable à celui des juges séculiers des "audiences royales": d'un tribunal mineur - Baléares, Galice, Estrémadure - à un tribunal intermédiaire - Cordoue, Grenade, Séville…, - pour finir dans un tribunal supérieur - Valladolid jusqu'en 1560, Tolède ensuite, l'inquisition de cour après 1650. La carrière dans les tribunaux de district n'était cependant qu'une étape vers le Conseil de l'inquisition ou, récompense suprême, un évêché, mais seuls entre un cinquième et un quart d'entre eux y arrivaient. Le caractère structuré des cursus, en place dès la première moitié du XVIe siècle, s'accentua avec le temps. Progressivement, les procureurs fiscaux y furent intégrés, ce poste devenant la première étape de la carrière inquisitoriale.
Les salaires étaient médiocres, en dépit de primes complémentaires, les 'aide de coût', et d'une prime de logement. Ils étaient, dans les fréquentes périodes de vaches maigres, imparfaitement payés. Les complétaient les émoluements de commissions diverses - présidence du tribunal des biens confisqués, administration de fondations léguées au tribunal - et les revenus de bénéfices ecclésiastiques, propriété personnelles des intéressés ou, pour les plus juteux, attribués par le roi par droit de patronage.
A la lecture des réglements qui l'encadraient de toute part, l'inquisiteur de district ne disposait de presque aucune marge de manoeuvre. C'est une fausse impression. Par le biais des familiatures, placées à sa discrétion, par l'usage judicieux de son pouvoir de poursuivre ou non, par le fait que l'administration royale l'utilisait comme informateur sur les acteurs de la société locale, il avait les moyens de se créer une clientèle de fidèles, dont l'existence était d'ailleurs indispensable à l'action du tribunal. Sa capacité à gérer ses réseaux de relations, à administrer son capital social, à mobiliser les solidarités et les tensions qui traversaient la société locale étaient en effet essentielle au succès de sa mission. Sous la rigidité des réglements, l'efficacité de l'inquisition dépendait de la capacité de ce médiateur né à se doter des appuis personnels nécessaires. Le judicaire au sens strict n'était qu'une partie de sa tâche. Le relationnel, aspect, encore mal connu, occupait une part importante de son temps. Il était souvent géné en ce domaine par des rivalités qui l'opposaient à ses collègues, inquisiteurs du même tribunal - la collégialité était une manière de limiter cette autonomie voulue par un contrôle réciproque - et tenté par le détournement à son profit du pouvoir placé entre ses mains. Comme tout notable, il était en effet tenu de maintenir un important train de maison et il avait le devoir de favoriser la carrière de ses jeunes parents, qu'il appelait autour de lui comme pages, secrétaires ou familiers.
Légalement, à l'instar de tout juge royal, un inquisiteur ne pouvait être originaire du district de son exercice. Il y eut de nombreuses exceptions. Il devait remplir les conditions fixées par le droit canon pour le poste.
Dernier et fondamental aspect de la question, les inquisiteurs étaient tenus en main par le roi: leurs perspectives de carrières passaient toutes par le choix royal - gros bénéfices, Conseil, évêchés. Ils étaient les instruments par lesquels le souverain contrôlait le tribunal, et c'est pour cela qu'on ne les recrutait pas parmi les clercs réguliers, trop indépendants du souverain du fait de leur statut. Issus, enfin, des mêmes milieux letrados que les juges de hauts tribunaux royaux et dotés d'un statut semblable, il est normal qu'ils aient fait montre au XVIIIe siècle de la même réticence face aux réformes des Bourbons, d'autant qu'en rompant au profit du roi l'équilibre entre Rome et l'Etat elles détruisaient le contexte indispensable à l'existence de l'Inquisition.

Bibliographie

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  • Jaime Contreras, El Santo Oficio de la Inquisición de Galicia (Poder, sociedad y cultura), Madrid, Akal, 1992.
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  • Jean Pierre Dedieu, L'administration de la foi. L'inquisition de Tolède (XVIe - XVIIIe siècle). Madrid, Casa de Velazquez, 1989.
  • Teófanes Egido, "La Inquisición en la España borbónica, el declive del Santo Oficio (1700-1808). La nueva coyuntura : la España del siglo XVIII", in: Historia de la Inquisición en España y América, I, El conocimiento científico y el proceso histórico de la Institución (1478-1834), Biblioteca de Autores Cristianos, Madrid 1984, p. 1204-1210.
  • Escudero, José Antonio. 1983. Los orígenes del Consejo de la Suprema Inquisición, «Anuario de Historia del Derecho Español», LIII, 1984, p. 238-289.
  • Gustav Henningsen, Gustav, The witches' advocate. Basque witchcraft and the Spanish inquisition, Reno, University of Nevada Press, 1980.
  • Roberto López Vela, "Sociología de los cuadros inquisitoriales", in: Joaquín Pérez Villanueva, Bartolomé Escandell Bonet, Historia de la Inquisición en España y América, II, p. 669-840 (spécialement p. 744-804).
  • René Millar Carvacho, La inquisición de Lima. Signos de su decadencia, 1726-1750. Santiago de Chile, LOM Ediciones, 2004.
  • Angel de Prado Moura, Inquisición e inquisidores en Castilla, Valladolid, Universidad de Valladolid, 1995.

Voir aussi

Article written by Jean Pierre Dedieu | Ereticopedia.org © 2014-2015

et tamen e summo, quasi fulmen, deicit ictos
invidia inter dum contemptim in Tartara taetra
invidia quoniam ceu fulmine summa vaporant
plerumque et quae sunt aliis magis edita cumque

[Lucretius, "De rerum natura", lib. V]

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